Interviews
Francis Labrousse - chauffeur de salle
Mona Localzi : Chers internautes, aujourd'hui j'ai l'immense honneur d'interviewer pour vous un personnage hors du commun, un grand monsieur du petit écran. En effet, je reçois aujourd'hui Francis Labrousse, le plus mythique des chauffeurs de salle du PAF.

Francis Labrousse : Oh, Mona, vous êtes trop bonne.

Mona L. : Merci. Vous n'êtes pas mal non plus... (regard de braise)

Francis L. : Ah non, c'est pas ce que j'ai voulu dire.

Silence.

Mona L. : Racontez-nous vos débuts.

Francis : Je suis né dans un petit village pittoresque au cœur de la région Poitou-Charentes...

Mona L : Vous êtes lourd ou vous le faîtes exprès ? Je vous demande pas de me raconter votre vie. Parlez nous de vos débuts en tant que chauffeur de salle. A mon avis, ce sera suffisamment ennuyeux comme ça.

Francis L. : Je suis désolé si je vous ai froissé tout à l'heure.

Mona L. : Je ne vois pas à quoi vous faîtes allusion.

Silence.

Francis L. : Mon premier job en tant que metteur d'ambiance,... dans le métier on préfère le terme « metteur d"ambiance » à celui de « chauffeur de salle », parce que...

Mona L. : Stop ! Vous redevenez chiant, là. Répondez à ma question, c'est tout ce qu'on vous demande. Pas d'improvisation, pas de mots d'esprit. On est pas chez Pivot ici.

Francis L. : J'ai commencé à exercer mon métier dans l'émission quotidienne de France 2 « Des Chiffres et des Lettres ». C'est la meilleure école. Une fois qu'on arrive à mettre de l'ambiance sur ce plateau, on peut tout faire. J'ai tout de suite réussi à mettre une ambiance de folie. Il fallait voir les grand-mères faire des standings ovations sur commande, et les séniors édentés qui hurlaient des « hououou ! » dès que le candidat n'arrivait pas au bon compte !

Mona L. : Pourquoi vous avez arrêté de travailler sur cette émission, alors ?

Francis L. : Mon travail n'a pas plu à tout le monde. Il y a eu des malaises sur le plateau. Il faut dire que le public est constitué de vieux.

Mona L. : De séniors. Un peu de respect pour les anciens. Ils sont nombreux à fréquenter le site. Au passage : big dédicace à Mémé.

Francis L. : Ils sont fragiles les séniors. On avait beaucoup de courrier de spectateurs qui avait des problèmes de sonotones. Ils étaient tellement habitué au silence qu'ils se faisaient surprendre par les « applos » du public déchaîné. Ça veut dire applaudissements dans notre jargon.

Mona L. : On avait bien compris. Bon, j'abrège un peu, parce qu'il se fait tard et j'ai encore rien préparé à bouffer pour ce soir.

Francis L. : Je comprends.

Mona L. : Ne jouez pas au plus fin avec moi.

Francis L. : Pardon.

Mona L. : N'essayez pas d'être sympathique.

Silence.

Mona L. : Donc aujourd'hui, vous êtes LA référence dans le milieu du chauffage de salle.

Francis L. : Je me permets de rectifier. Dans la « mise d'ambiance » plutôt. Le « chauffage de salle », ça fait un peu « le type qui répare les chauffe-eau ».

Mona L. : Vous venez de faire une faute de français. « Chauffe-eau » est un mot invariable. Ça ne prend pas de « X » au pluriel.

Francis L. : Mais j'ai pas mis de « X », ça se prononce pareil en plus ! Comment vous pouvez prétendre que j'ai fait une faute ?

Mona L. : C'est moi qui tape mes interviews, je fais ce que je veux. Je peux vous garantir que vous avez mis un « X ».

Silence.

Mona L. : Donc aujourd'hui, vous cumulez les émissions à succès. Vous travaillez sur « C"est mon choix », « le Bigdil » ou encore « Star Academy ». Racontez-nous ces expériences.

Francis L. : Chaque émission est particulière. Pour « C"est mon choix », on travaille beaucoup sur les sons ronds comme les « ouououou » ou les « oooooh ». Sur la « Star Academy », ou les émissions de vériétés du même style, c'est avant tout une question d'ovation systématique. Il faut faire lever le public à la fin de chaque chanson. C'set un vrai challenge. Pour le « Bigdil », ou les jeux dans le genre, c'est plus simple. Le public est très con à la base. Il suffit de relancer les rires quand le présentateur est trop mauvais.

Mona L. : Votre métier est vraiment passionnant.

Francis L. : Je sens comme une pointe d'ironie dans votre phrase.

Mona L. : Tout ce que vous sentez c'est des pieds mon pauvre.

Francis L. : Si je vous ai vexée tout à l'heure.

Mona L. : Ici s'achève cette passionnante interview. Grâce à Gorgonzola, vous découvrez les dessous de la télévision, l'envers du décor. La semaine prochaîne je recevrais ici même le plus grand rédacteur des fiches de présentateur télé. Au revoir à tous !

Francis L. : Au revoir !

Mona L. : Vous, on vous a déjà assez entendu. Cassez-vous maintenant !
 
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