Comme son titre l'indique, cet article est consacré aux séries télévisées « made in France ». D'après un sondage YPSOS-Gorgonzola qui nous a coûté une petite fortune, les meilleurs représentants de cette mouvance sont : « Plus belle la vie » (France 2) et « Sous le soleil » (TF1). A présent les américains n'ont qu'à bien se tenir, c'est la fin de la suprématie des "Sex and the city", "Six feet under" et autres "Nip/Tuck", place à la nouvelle vague française.
Il faut dire que les studios de productions ont mis le paquet. Si dans « Sous le soleil » ils ont investi dans des décors naturels (le bar sur la plage, le port), ils ont également crée de superbes studios (au moins 3 décors différents pas éppisode : la terrasse, la chambre et le salon. Les scénarios sont de plus en plus travaillés, les dialogues sont subtils, les acteurs... font ce qu'ils peuvent.
Quelle est donc la « french touch », le petit plus qui fait la différence entre une série française et une super production américaine ?
En France, la plupart des séries sont tournées sans public au rythme effréné d'un épisode par jour. En clair les acteurs ont droit à deux prises maximum par scène, ce qui leur donne cette fraîcheur et cette spontanéité si typique. Le réalisateur a parfois recours à une musique répétitive et clairement reconnaissable pour rappeler au téléspectateur qu'il regarde bien la bonne série. L'exemple le plus typique étant la petite floppée de notes qui permet une transition habile entre deux scènes.
Les comédiens sont souvent débutants, ou issus du milieu de la publicité des produits laitiers. On les voit évoluer au fil des saisons et étoffer leur jeu d'une ou deux intonations (ou pas). De temps en temps une nouvelle recrue arrive et apporte un peu de sang frais.
Il est vrai que pour démarrer si jeunes, ils n'ont pas dû faire beaucoup d'études, ce qui expliquerait la qualité des réponses en interview. Elles sont souvent affligeantes, je vous recommande vivement de lire Télépoche ou de regarder la "Méthode Cauet" pour juger par vous-même.
La reconversion des anciens acteurs de sitcom est souvent difficile, se limitant souvent à une apparition publicitaire ventant les mérites d'une pièce de charcuterie porcine avant de sombrer à nouveau dans l'anonymat, ce qui est vraiment dur après avoir connu le feu pâle des petits projecteurs qui marchent une fois sur deux.
De plus, les personnages de séries francophones ont la mauvaise habitude de commander des cocktails multicolores partout où ils vont, que ce soit à la cafétéria (la cafèt') ou au bar (le Saint-Tropez), et de se casser sans finir ou sans même avoir touché leur verre. Vous conviendrez que ce comportement est impensable dans le monde réel où le moindre demi coûte 3€.
Enfin, dernière caractéristique de nos productions nationales, les épisodes sont réalisés de telle façon qu'on peut en louper cinq d'affilée, on peut reprendre le fil sans problème, la situation grosso modo identique. Ça, c'est astucieux !
Les séries américaines, quand à elles, sont tournées avec des moyens financiers exhorbitants, avec des comédiens professionnels payés grassement. Les séries comiques sont tournées devant un vrai public (les rires sont beaucoup moins présents et homogène que sur nos bonnes vieilles boîtes à rire). On nage dans l'opulence : on compte pas moins de 40 décors de bases plus ceux qui sont crées pour un épisode seulement.
Les comédiens de "soap operas" américains aussi font des pubs, mais pour des marques cosmétiques de renomée mondiale. De plus ces pubs ne sont pas diffusées aux US, ce qui leur permet de conserver une intégr'ité artistique auprès de leur public. De plus nous, en tant qu'européens, nous ne sommes pas choqués, puisque nos stars font bien pire (Cf le passage sur la charcuterie porcine).
En conclusion, je dirai qu'il fauit lutter contre l'impérialisme américain en regardant des séries françaises. Et qui sait, si chacun fait un effort, peut-être que leur audimat va enfin décoller, que les écrans de pub vont rapporter des millions et qu'ils pourront ainsi augmenter leurs moyens de production et devenir aussi bons que les américains ?