Média
Popstar

Avant, les artistes devaient être talentueux, coucher avec des tas de producteurs verreux avant de tomber sur le bon, ramer pendant des années dans des salles miteuses avant de jouer dans des salles mythiques (miteuses/mythique : c'est tout un métier)... Et puis l'émision POPSTAR est arrivée. En deux mois, une chaîne de télé crée un groupe de variétoche bien française qui cartonne. C'est fort.

Le concept est délicieusement simple. Un casting géant est organisé. On attire par des annonces aguicheuses des tas de jeunes provinciaux issus de milieux modestes qui rêvent de devenir des icônes musicales. Ce casting représente leur seule chance de sortir de leur bled pourri et de leur condition sociale médiocre (et vas-y que je suis caissière, femme de ménage, chomeur ou éboueur). C'est pathétique et c'est ça qui est beau.

J'aime particulièrement les premiers épisodes où le jury impitoyable, sélectionne la crème de ces milliers d'amateurs. Le premier tri est plutôt expéditif et pour cause : y'en a un bon paquet qui sont plus que mauvais et qui n'en ont pas conscience. C'est tellement drôle de les voir se ridiculiser puis pleurer amèrement après la sentence méritée du jury. Y'a de ces truffes ! On se demande où ils les trouvent. C'est trop fort. Inutile de dire que la plupart du temps, les candidats laids sont rapidement écartés du lot sous divers prétextes assez crédibles ("tu as un gros... potentiel, mais tu ne correspond pas à l'image du groupe POP STAR" ou encore "tu m'as pas fait vibrer").

Ensuite, ça écrème de plus en plus jusqu'au casting final. Alors là, on passe aux choses sérieuses. Ça chiale toutes les trois secondes. La saine pression de la compétition, qui est le lot de tous les artistes, fait ressurgir les plus bas instincts de ces jeunes loups : rage, haine, mépris des concurrents, pulsions meurtières, etc... Le poste le plus envié est celui de membre du jury qui s'éclate à torturer ces pauvres victimes innocentes qui se démènent comme des malades pour un moment sous les sunlights des projecteurs et une couverture de dans le magazine "télé Z".

Une fois qu'on a constitué un groupe à peu près potable. Il faut relooker tout le monde (étape indispensable pour un succès). Il faut enregistrer les chansons aux paroles simples et très peu engagées (rappelons que le public visé est la tranche des 5-7 ans), tourner des clips peu originaux avec des chorégraphies peu compliquées avant de partir pour une tournée peu internationale (Belgique et Luxembourg).

POP STAR, c'est avant tout du rêve. En peu de temps, des gens anonymes comme nous deviennent des idoles. Le plus intéressant dans cette émission, c'est de voir à quel point nous nous identifions à ces candidats, et à quel point nous voulons nous aussi être beaux, riches et célèbres. Sachons le reconnaître : "Nous voulons tous être des pop stars !"

Une émission de qualité à voir en famille.

 
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