Culture
Le Parfum de Patrick Suskind

Autant vous le dire d'emblée, je n'ai pas du tout apprécié cet ouvrage. Il faut dire que le projet de Patrick Süskind était plus qu'ambitieux. En effet, ce modeste auteur allemand a voulu surfer sur la mode des superhéros, et battre les américains sur leur propre terrain.

Après Spiderman et son agilité légendaire, après Hulk et sa force incroyable, après Superman et sa faculté de rester crédible en maillot moulant rouge sur un fuseau bleu, voici Grenouille, et son nez super puissant qui flaire une rousse à 8 km à la ronde.

Dès le départ, le livre était voué à l'échec. Le héros, Grenouille (rien que le nom, on sent qu'il est en dessous du lot) n'a pas l'étoffe d'un superhéros. Contrairement à Batman qui porte son légendairee costume avec classe, Grenouille est laid comme un pou et sapé comme une merde du début à la fin du roman. Comment voulez-vous que le lecteur s'identifie à lui !

L'auteur a choisi de faire évoluer son héros, non pas à notre époque comme c'est souvent le cas, mais au 18e siècle. A mon humble avis, c'est une grossière tentative qui témoigne d'une volonté de se démarquer à tout prix. De plus ça donne un pseudo-contexte historique au bouquin. On ne me la fait pas.

Je vous retrace les grandes lignes de l'intrigue : la vie de Grenouille commence assez mal, ce qui lui fait un point commun avec ses collègues superhéros. Né dans un monticule d'entrailles de poisson d'une mère peu sympathique, il est élevé sans amour et commence à bosser super jeune dans une boîte pourrie (l'équivalent d'un CAP aujourd'hui).

Moi je veux bien, mais j'attends un retournement de situation à l'américaine avec une énigme qui paraît impossible à résoudre au premier abord, puis la rencontre d'une bombe sexuelle, le sauvetage du monde, le combat final avec le méchant et le mariage à la fin (avec la bombe sexuelle j'entends). Le schéma traditionnel que tout bon lecteur est en droit d'espérer. J'ai été vachement déçu.

Les bombes sexuelles qu'il rencontre, il les tue pour en faire du parfum (pas con déjà le mec). Là, ça m'a fait un choc. Jamais un super héros ne tue une belle fille ; une moche à la rigueur, ça peut arriver, dans le feu de l'action, un manque de concentration... mais une belle rousse qui prépare des prunes, on a jamais vu ça. Donc je me dis : en fait c'est lui le méchant.

Ben là encore, je me suis planté. Y'a pas de gentil, c'est bien lui le héros du livre. A partir de là, j'ai un peu décroché. Je résume en vrac : il aide un vieux parfumeur à relancer son business, il fait un peu de spéléologie en Auvergne ; il participe à une expérience scientifique bidonnée ; il apprend à faire du parfum avec un chien, puis avec des top models, puis il s'attaque à LA rousse parfaite (décidément, ça le travaille), il la tue avec une matraque foudroyante avant de l'emballer sous cellophane pour la mettre en flacon. C'est son heure de gloire, il a fabriqué LE parfum.

Et là, rebondissement inattendu, il se fait ensuite choper par la police. Personnellement, ça m'a fait ni chaud ni froid, je le trouvais louche comme gars. Le juge lui colle la peine capitale. Là, on se dit qu'on va avoir droit à une mise à mort jubilatoire (je rappelle qu'il n'y a eu que peu d'action depuis le début et qu'une petite scène de barbarie serait la bienvenue.

Penses-tu ! L'exécution qui a lieu devant en public tourne à la partouze générale. Çe qui aurait pu être intéressant, mais l'auteur apparemment a un problème avec sa sexualité, parce que de la manière dont c'est écrit, ça file la gerbe. Un auteur qui parvient à détourner une scène de torture qui s'annonçait palpitante en une orgie crade à vomir, moi je dit c'est un mauvais. Je vous fait grâce de la scène de canibalisme finale qui est tout simplement grotesque. Comme quoi, l'utilisation de la pornographie et celle de la violence gratuite, les deux valeurs sûres de la littérature moderne, ne suffisent pas à faire un bon livre, il faut en plus un minimum de talent d'écrivain que de tout évidence Mr Süskind n'a pas et n'aura jamais.

Pour conclure, je dirais que ce livre est vide, sans contenu ni aucune action digne de ce nom. J'ai entendu dire, que l'adaptation au cinéma du Parfum est en chantier à Hollywood. Vous voulez mon avis ? Ça sent la daube.*



* Il m'a fallu 15 minutes pour trouver cette chute : c'est un métier.

 
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